Week-end à la Zélée
Rendez
vous sur le ponton à 12h30, on charge le matos sur le
boat et les nourrices d’essence .
Départ 13h15 comme prévu, l’excitation monte à bord
quand on quitte le ponton et tout le monde rêve à la prise d’exception qu’on
manquera pas de ramener de la Zélée….
Mayotte,
s’éloigne de nous et disparaît totalement, seul un
amas de nuage trahi encore sa présence.
On atteint la Zélée et on fait le niveau d’essence,
Premier
repas à bord, rougail saucisse et un camenbert d’Issigny, les normands
apprécieront ! hé oui c’est croisière grand luxe, petite tisane et au lit.
Le
lendemain la mer est d’huile et c’est parti !!!
Le courant est rentrant mais très violent, l’eau est translucide, visibilité 35
à 40 mètres et il y a de la vie, on commence à apercevoir les premiers thons à
dents de chien, et JC ouvre le bal avec un de 16kg, je lui emboîte le pas mais
le mien est plus petit 8kg. Un autre constat s’impose, la présence des requins
devient oppressante et il faut vite remonter les prises pour espérer les sauver
de ces estomacs affamés. Le courant se
renforce et désormais on ne peut faire qu’une apnée chacun avant de se
retrouver sur le platier.
Les
prises s’enchaînent, mais rien d’extraordinaire pour l’instant. Les requins
sont toujours là, pointes blanches, pointes noires et surtout beaucoup de requins
dagsits de belles tailles et de plus en plus collants
Pause
repas, la glacière se remplit mais bien en de ça de nos espérances, surtout pas
de prise exceptionnelle, seul un requin marteau de belle taille fera l’objet de
nos propos du midi.
On
reprend la chasse et de nouveau beaucoup de thons à dent de chien, pas une
dérive sans en voir. De beaux mérous seront remontés aussi mais rien
d’exceptionnel surtout par rapport au site où l’on se trouve.
Milieu
d’après midi, thib (mon coéquipier) tire une belle carangue ignobilis, je pompe
pour la ramener au plus vite et lui remets le bungee pour qu’il finisse le
travail. Je m’en vais récupérer le leurre quand soudain quatre dagsits se ruent
sur la carangue et la dévorent à quelques mètres de nous en moins de 5 secondes,
véritable frénésie alimentaire. Malheureusement l’un de ces gloutons s’est mis
l’ice pick au travers de la gorge et nous voilà avec un requin au bout de la
float-line. Il nous coule cinq bouées en plongeant derrière le tombant, on
s’accroche à la sixième avec Thib pour la maintenir à la surface, on hurle à
Jean Jacques de venir vite. Heureusement il est proche, on lui donne le train
de bouée qu’on réussit à amarrer à un taquet, et on file vers le large avec le
requin au bout de la flèche, on se marre en se demandant comment on va gérer la
suite ??? heureusement il se décroche et met fin à ce débat.
Fin
d’après midi, je tire un thon d’une quinzaine de kilos, le contre dans la
foulée, je regarde à la surface et vois Thibo tirer sur le bungee. Je lâche
prise, erreur fatale, le thon profite de la baisse de tension et se rue sur le
tombant, il y croise de nouveau un groupe de dagsit qui le dévore et enrague ma
flèche et mon bungee sur le tombant à une profondeur excédant les 20m, super
pour finir la journée, surtout avec ce ****** de courant. Laurent et Thibo sont
cuits, reste JC et moi pour gérer la crise. On met le bateau à contre courant
et on se ventile au cul du bateau. JC fait une première apnée et décroche le
bungee sur la zone des 20 mètres, reste la flèche enraguée sur le tombant. Je
m’y colle et descends, je sens la pression j’suis en dessous 25m c’est sur, je
prends la flèche mais l’ice pick reste coincé ce qui m’oblige à descendre à un
mètre encore, enfin je décoince la pointe et remonte. En surface j’arrive
carbonisé, mort, plus de jambe mais soulagé d’avoir sauvé ma float line. Fin de la première journée de chasse.
Pour
clôturer on se fait une petite heure de pêche et là de la folie, au plus grand
bonheur de notre pilote fana de pêche, on se fait cinq carangues, un thon à
dent de chien et trois thons jaunes.
On mouille l’ancre et on se prend un apéro bien
mérité avant de s’envoyer un poulet coco et de se mettre au lit. Pas besoin de
berceuse pour aucun d’entre nous…
Lendemain,
constat amer, la mer s’est levée et on ne pourra pas rejoindre le point prévu
la veille pour avoir du courant longeant et rentrant faute de carburant.
Mise
à l’eau, le courant est toujours aussi fort, on se met à l’eau sur 120 mètres
et on rejoint le tombant en faisant deux apnées chacun pas plus, faut pas se
louper… C’est le tour de Thib et il croise le seul wahoo du week-end, il est en
fin d’apnée et devrait remonter pour me laisser le tirer car je suis juste au
dessus mais il joue la carte perso, le poursuit et lâche un tir lointain qui a
juste le mérite d’effrayer le poisson, je l’engueule à la remontée !
C’est
mon tour, je prends le leurre en main et je descends, je suis sur la bonne zone
pour les thons, je me cale à 12m et je j’agite le leurre 8m plus bas. Soudain
je vois une masse énorme apparaitre, c’est le poisson du week-end. Un thon à
dent de chien que j’estime à une centaine de kilos approche. A cause du courant
on a enlevé trois bouées sur le train, l’en reste plus que trois, insuffisant
pour contrer la bête si elle est mal tirée. Je dois donc l’approcher
suffisamment près pour réaliser un tir mortel ou très handicapant. Il me tourne
autour, il a des cicatrices sur tous le corps, des dents et une gueule énorme
et abimée. Il est à portée de tir mais ne m’offre pas d’angle vital. Il me
tourne autour mais j’arrive pas à le mettre dans le bon angle. L’apnée dure, il
m’entraîne sur les 20 mètres et ne m’offre plus que sa queue, j’hésite car je
suis encore proche et je sais qu’il va falloir que je remonte d’ici peu,
j’hésite et pense au conséquence d’un tir merdique et finalement lâche
l’affaire. Rencontre inoubliable !!!! JC, recroisera un thon de même
taille, sans doute le même au cours de la matinée, et le laissera filer à cause
d’une hésitation dans leur équipe
Dérive
suivante, je claque un thon d’une quinzaine de kilos qui casse mon montage
sleeve que j’avais (mal) fait le matin, dégoûté, il part avec la flèche et
l’ice-pick (les connaisseurs apprécieront…)
Dérive
suivante, de nouveau un thon à dent de chien d’une quinzaine de kilos, je le
claque, thibo contre, le poisson est bien tiré et fatigue vite, il est 2 mètres
de nous, quatre dagsits tournent en bas et convoitent ma prise… l’un deux se
décide, fonce gueule ouverte dessus, les autres lui emboitent le pas et mon
thon y passe dans une furie impressionnante. Ils disparaissent, tout redevient
calme, seul les petits poissons qui viennent dévorer les restes témoignent du vol de mon thon. Je ramène ma flèche et y trouve une boule de
chair, dernière preuve de ce banquet pour grandes dents
On
repart avec Thib et un thon d’une vingtaine de kilos est obnubilé par mon
leurre, Thibaud sonde et claque la bête qui garde tout son tonus malgré l’inox
à travers du corps et m’entraine à 10 mètres de fond. On se croise avec Thib
qui lui remonte de son apnée et on ramène le thon au nez des grandes dents qui
le convoitaient. L’apnée d’après j’en tire un petit de thon de 8kg.
L’équipe
de JC n’est pas en reste et ramène également quelques thons à dent de chien
entre 8 et 14 kg
11h30
fin des hostilités, on remonte et faisons
cap retour sur Mayotte. La mer est formée mais qu'importe on fait cap sur Mayotte, on a encore la tête à la Zélée et on échafaude notre prochaine virée
là-bas, rendez vous début mai, avec les pélagiques cette fois qui devraient
compléter la liste de nos victimes potentielles.
J’ai
plein d’autres anecdotes de ce week-end avec les thons et les requins, les
copains … mais j’veux pas vous saouler, j’vous raconterais en détail en
juillet…
PS
j’ai pas relu donc désolé pour les fautes d’eaurttaugraffe